Comment savoir si on a un trauma ?

Le trauma – aussi appelé psychotraumatisme ou traumatisme (psychologique) – est devenu un concept très à la mode ces dernières années, mais qu’est-ce que c’est vraiment et comment savoir si on en souffre ?

Trauma

C'est quoi un trauma ?

Un traumatisme psychologique peut arriver à n’importe quel moment de la vie. C’est un événement ou une série d’événements qui a marqué le cerveau – et éventuellement le corps. Il peut s’agir d’un « petit » événement, que l’on ne soupçonne pas toujours d’avoir été si impactant et que vous rangeriez dans les expériences de vie désagréables mais « classiques », ou bien d’un événement plus gros, qui peut vous avoir fait vivre l’impression que vous alliez mourir. En voici quelques exemples :

  • un accident de voiture
  • un accouchement qui s’est mal passé
  • le décès d’un proche
  • une séparation compliquée
  • du harcèlement
  • le confinement et, de manière plus générale, la pandémie de covid-19
  • l’annonce d’une maladie grave
  • un viol ou une agression sexuelle, …

Ceci n’est qu’une petite liste d’événements que vous avez peut-être vécus et qui vous ont particulièrement marqués, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont obligatoirement des traumatismes pour vous. Mais alors, qu’est-ce qui fait d’un traumatisme ce qu’il est ?

Pourquoi un trauma est différent d'un autre événement ?

Ce qui rend un trauma si différent d’autres événements, c’est son encodage et son stockage dans le cerveau. Un événement traumatisant va être stocké de manière dysfonctionnelle, de sorte que tout ce qui va nous le rappeler, directement ou indirectement, va provoquer de la souffrance. Ce stockage est en général en lien avec un vécu de violence et de perte de contrôle. Certaines parties du cerveau se retrouvent alors surchargées par ce qu’il est en train de se passer et ne peuvent pas encoder l’événement normalement.

Les différents types de traumas

Il existe différents types de traumatismes et différentes manières de les classer. Tout d’abord, en fonction du statut de la victime :

  • Trauma primaire ou direct, si l’événement vous est arrivé
  • Trauma secondaire ou indirect, si l’événement est arrivé à un de vos proches et qu’on vous l’a appris ou que vous en avez été témoin
  • Trauma tertiaire ou vicariant, si l’événement est arrivé à une personne dont vous vous occupez dans le cadre de votre travail (psychologue, médecin, forces de l’ordre, …) ; dans ce cas précis, le traumatisme se forme surtout par l’usure des professionnels de l’aide, qui se retrouvent épuisés émotionnellement et psychologiquement
Une autre typologie se concentre sur les caractéristiques de ou des événements :
  • Trauma simple, lorsqu’il s’agit d’un événement ponctuel (ex : accident de voiture)
  • Trauma complexe, lorsqu’il s’agit d’une expérience stressante menaçante ou terrifiante, répétée, prolongée et/ou dont il était difficile voire impossible de fuir  (ex : maltraitance infantile, torture, violence domestique, guerre)

Quel impact sur votre vie ?

Trauma

Un traumatisme peut avoir toute une variété d’expression le rendant douloureux qui peuvent varier en intensité et en fréquence, mais aussi en nombre : il est possible que vous ayez un traumatisme psychologique mais que vous n’ayez pas tous les symptômes listés ci-dessous, ou bien pas tout le temps, et pas aussi fort.

  • Vous éprouvez des émotions intenses quand quelque chose vous rappelle l’événement, comme de la peur, de la colère, ou peut-être de la honte, de la culpabilité ou de l’impuissance.
  • Au contraire, parfois, vous avez l’impression d’être dissocié de vos émotions, comme si vous étiez anesthésié émotionnellement.
  • Vous ressentez des difficultés à réguler vos émotions, vous avez l’impression d’être hypersensible.
  • Vous êtes sur vos gardes, hypervigilant à votre environnement et au moindre petit signe de danger qu’il pourrait révéler.
  • Peut-être avez-vous aussi des cauchemars de l’événement, ou l’impression par moment de le revivre, comme si vous y étiez de nouveau.
  • Des souvenirs ou des pensées intrusives viennent vous déranger sans que vous ne puissiez le contrôler.
  • Vous avez oublié tout l’événement ou une partie importante et vous n’arrivez pas à vous en souvenir : c’est comme si vous étiez amnésique.
  • Vous essayez d’éviter toutes les pensées, les souvenirs et les émotions en lien avec cet événement, ou tout ce qui est susceptible de vous le rappeler, ce qui vous gêne au quotidien et vous empêche de faire certaines choses.
  • Un traumatisme peut aussi entraîner des changements voire des bouleversements dans notre rapport à nous-mêmes, aux autres et/ou au monde, à la société. Peut-être pensez-vous que vous êtes une mauvaise personne, que vous ne méritez pas qu’on vous aime, que vous ne pouvez pas faire confiance aux autres, ou encore que le monde est dangereux depuis l’événement.
  • Vous avez du mal à créer et à maintenir des relations avec les autres.

Comment savoir si on a un trauma ?

Si on prend la définition large du trauma, nous en avons pratiquement tous vécus ! Néanmoins, si vous voulez explorer cet aspect-là, ou bien si vous vous retrouvez particulièrement dans ce qui est dit dans cet article, surtout dans l’impact que vous avez l’impression que ce traumatisme a sur vous, vous devriez envisager de trouver un soutien professionnel.

Comment en guérir ?

Certaines personnes, grâce à leur résilience ou à des stratégies de coping, vont réussir à surmonter l’événement qu’ils ont vécu. Pour d’autres personnes, cela va être plus difficile, peut-être parce qu’elles n’ont pas le soutien ou les ressources nécessaires, ou peut-être tout simplement parce que l’événement qu’elles ont vécu les a trop bouleversées. C’est souvent le cas des personnes qui développent un trouble de stress post-traumatique.

Trauma

En allant chercher de l’aide auprès d’un professionnel de la santé mentale, vous serez soutenu.e dans votre rétablissement ou votre guérison. Il existe maintenant de nombreuses thérapies centrées sur les traumatismes, comme l’EMDR, le NTCV, ou encore certaines formes de thérapies cognitivo-comportementales (TCC) comme la CPT, qui ont fait leur preuve pour aider le cerveau des patients à désensibiliser le souvenir traumatique, à le retraiter (lui faire reprendre une place fonctionnelle, moins douloureuse dans notre réseau de mémoire), et par conséquent, à changer les croyances dysfonctionnelles nées dudit souvenir traumatique.

Sources

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut